psychotherapeute.tv
Le site de la lutte contre la loi Accoyer-Bachelot
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A. Il s'agit d'un faux débat
Ma position, tout à fait originale, consiste à montrer que ce débat était un double piège :
aucune réalité exprimée par les professionnels n'a été prise en compte ;
le terrain sur lequel nous nous sommes laissé entraîner était une impasse : toute l'argumentation de la profession est basée sur la consistance de la psychothérapie alors que la loi ne réglemente que le titre de psychothérapeute.
Cette aberration, sans doute unique dans l'histoire de notre République, qui consiste à réglementer un titre sans réglementer l'activité, est la raison pour laquelle il sera difficile à la justice de me condamner. Le détail de mon argumention se trouve dans mon communiqué du 25 février 2011.
B. Contenu de ce faux débat
1. Résumé de l'argumentation, dans ces lignes publiées vers 2008-09 sur mon site
2. Commentaire précis du discours de Bernard Accoyer qui synthétise son point de vue (discours d’ouverture des 2es Journées parlementaires sur la santé mentale, jeudi 13 septembre 2007)
Les surlignements et sauts de ligne ne sont pas de l'auteur, mais sont dictés par la nécessité de clarifier mes remarques (N.d.LS)
Discours de Bernard Accoyer |
Commentaires de Laurent Schachmann |
[...] |
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La seconde expérience dont je tiens à vous faire part, et qui a suscité un important débat, réside dans la véritable croisade que j’ai entreprise afin de réglementer le titre de psychothérapeute. | Cette référence savoureuse à la guerre contre les infidèles, menée par une autorité spirituelle supérieure et infaillible, est significative d'un état d'esprit. |
En 1989, un psychologue clinicien m’a alerté sur le fait que n’importe qui pouvait se prétendre psychothérapeute ce que, malgré mon expérience, j’ignorais totalement. Ayant interrogé un certain nombre de mes confrères, je me suis aperçu que eux non plus n’avaient pas conscience de ce problème. |
Quel problème ? (Accoyer y reviendra plus tard) |
J’ai donc proposé que le bénéfice du titre de psychothérapeute soit conditionné à l’acquisition de quelques connaissances minimales en psychopathologie théorique et clinique, ce qui a provoqué une véritable controverse, encore en cours. |
La loi n'a rien à voir avec cela ! On nous annonce un léger aménagement (certes discutable mais supportable par tous) et finalement la quasi-totalité des psychothérapeutes sont exclus de leur propre profession. |
Ma proposition de loi n’ayant pas été retenue, c’est un ami psychiatre qui m’a encouragé à continuer mon action pour combler ce vide juridique intolérable. |
En quoi est-il intolérable ? |
Malgré la présence d’un proche conseiller de Bernard Kouchner à un colloque que j’avais organisé, personne ne semblait vouloir avancer sur cette question. Ce n’est qu’en 2002-2003, à l’occasion des discussions sur la loi de santé publique, votée définitivement en août 2004, que j’ai pu déposer un amendement reprenant ma proposition de loi. Si le ministre de la Santé de l’époque, Jean-François Mattei, y était plutôt favorable, cette initiative a fait l’objet d’une polémique considérable. |
Du
grec πόλεμος,
la guerre. Ainsi donc, les contradicteurs se voient gratifier d'une intention connotée très négativement, comme s'il était impensable pour M. Accoyer qu'on puisse être d'un avis différent du sien et néanmoins ne personne digne et ouverte. |
Certaines personnes en effet considèrent que la psychothérapie est un domaine dans lequel, au nom de la liberté de penser, les pratiques doivent, elles aussi, être totalement libres. |
Faire dire à son opposant autre chose que ce qu'il dit, le faire passer pour un extrémiste, est une manœuvre de politicaillerie. |
Je rappelle que les principes de précaution et de justice sont au cœur de notre société. |
Principe de précaution : n'a aucun
sens scientifique, les chercheurs cliniciens étant attentifs à la notion
de rapport bénéfice/risque. Par ailleurs, ce principe n'a de sens que dans le cadre d'un danger probable. On attend encore qu'Accoyer le définisse. Pour la justice, je ne comprends pas bien de quoi il s'agit. |
Or lorsqu’une personne n’offre aucune garantie sérieuse de formation, dans une université ou un établissement accrédité par les pouvoirs publics, la situation de risque qui en résulte est contraire au principe de précaution. |
En France, aucune université ni
établissement accrédité ne dispense de formation à la psychothérapie. N.B. : On attend toujours de connaître le risque. |
Outre le risque lié au manque de connaissances, tous types de perversités peuvent être envisagés. |
Quel risque ? (question récurrente) Ainsi donc, il y a des connaissances qui seraient utiles ou nécessaires à la psychothérapie. Lesquelles ? Et selon quel processus ? La formation universitaire lutterait contre la perversité ! Là encore, on ne sait pas selon quelle méthode. |
Nombre de pathologies ont ainsi été aggravées. |
Y a-t-il une étude menée dans le respect des critères scientifiques internationaux qui permette d'avancer cela ? |
J’insisterai notamment sur le développement d’un phénomène très préoccupant. Il s’agit de la pratique de techniques de manipulations, utilisées par des personnes formées dans des officines elles-mêmes très douteuses, aboutissant à des situations dites de « faux souvenirs », dont les conséquences sont absolument effroyables. Ainsi, ai-je été le destinataire de milliers de témoignages retraçant la manière dont de prétendus antécédents de crimes incestueux ont brisé des familles, dont les enfants ont été manipulés et exploités. C’est pour cette raison que, jamais, je n’abandonnerai cette cause. |
Qu'ils soient produits ! |
L’un de mes plus proches amis, le grand chirurgien Jean-Michel Dubernard, l’une des personnalités au monde qui aura le plus fait pour la chirurgie de la transplantation, m’a rapporté l’histoire de l’un de ses voisins qui, après avoir vu le commerce de proximité qu’il tenait péricliter et avoir traversé une légère dépression, est lui-même devenu psychothérapeute. |
Passons d'abord sur la grossière
faute de français. L'argumentation repose sur un cas unique, ce qui est bien peu, pour environ 10.000 professionnels, et encore ce cas unique ne vaut-il pas grand-chose :
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Lors de la dernière législature, j’ai été responsable du groupe majoritaire. Après avoir péniblement fait adopter mon amendement, je pensais que le décret d’application serait rapidement publié. |
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Or toutes les administrations publiques semblent avoir été approchées par la mouvance quasi sectaire contre laquelle j’essaie de lutter. |
Le mot « semblent » permet au lecteur
ou à l'auditeur de savoir que la suite n'est pas un fait établi, juste
une opportunité gratuite, grâce à des mots bien choisis, d'affoler les
chaumières. Une mouvance : voilà bien un mot qui sent bien fort l'instabilité, le masque, la traîtrise, le danger. Quant à « quasi sectaire », il s'agit d'une insulte dont je me demande encore pourquoi elle n'a pas été suivie de procès en diffamation par les associations professionnelles. Alors qui sont ces gens qui ont approché les administrations ? Nommez-les ! |
Ainsi, la concertation dont je suis à la tête a-t-elle abouti à ce que les décrets d’application inversent radicalement le sens du texte initialement voté. J’ai donc été contraint de m’opposer, par le biais de manœuvres très complexes, à la publication de ces décrets, qui prévoyaient la possibilité de s’inscrire, à titre temporaire, sans aucune formation ni aucune garantie. Comme cette fois-ci je sais que je serai aidé par mes amis ici présents, je pense que nous aboutirons à faire paraître de nouveaux décrets. |
Accoyer a tenu parole
en faisant voter une nouvelle loi et en faisant prendre les décrets
d'application les plus aberrants qu'il a été possible de voir en cinq
ans de négociations. En attendant, jamais Accoyer et Bachelot n'ont apporté le moindre commencement de début de justification à leurs lois, y compris de leur propre point de vue. En quoi cette loi protège-t-elle contre les dérives sectaires et les charlatans ??? En rien, parce que jamais ne s'est posée la question la plus importante : qu'est-ce que la psychothérapie ? |
Dernière MAJ : 5 mars 2011